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Rencontre Il défend sa région à l’Unesco

Jean-Charles Pallot, éleveur à Oudry, en Saône-et-Loire, se bat pour inscrire au patrimoine mondial de l’Unesco le paysage culturel de sa région, le Charolais-Brionnais.

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Sélectionneur de bovins charolais et de chevaux – pur-sang et AQPS (1) –, Jean-Charles Pallot est très attaché à son territoire, berceau de la race charolaise. « Avec ma femme, nous constituons la sixième génération à exploiter la ferme familiale, souligne l’éleveur de cinquante-six ans, dont la vocation s’est développée avec la passion de la génétique. Administrateur du herd-book charolais pendant plusieurs années, il a cofondé il y a vingt et un ans le concours de bovins de Gueugnon, une petite manifestation qui a gagné en notoriété.

Aux côtés de scientifiques

Ouvert aux autres, l’agriculteur est devenu naturellement acteur, puis ambassadeur de sa région. « J’ai toujours eu la fibre associative », explique celui qui s’est impliqué dans des collectifs divers et variés, dont l’un des plus récents est le Chaser Day. Depuis huit ans, ce bel événement équin attire à Paray-le-Monial des acheteurs irlandais et anglais. « Non contents d’avoir créé une race bovine, les sélectionneurs charolais ont aussi développé une race ovine, le mouton charollais, ainsi que les chevaux AQPS, ces cracks du steeple-chase », pointe le président de l’association Saône-et-Loire Galop.

Désormais, ce bâtisseur de projets poursuit un nouvel objectif : faire inscrire sa belle région, le Charolais-Brionnais, au patrimoine mondial de l’Unesco. « Elle a été façonnée par les éleveurs, souligne-t-il. Grâce à leurs pratiques d’élevage extensif à base de prairies permanentes, à la taille soigneuse des haies, à l’entretien des murets et des belles maisons d’emboucheurs, le paysage a été maintenu en l’état. »

Intégré depuis 2012 en tant qu’éleveur au comité scientifique du projet Unesco, Jean-Charles Pallot siège au côté d’historiens, de géologues, de géographes, d’ethnologues, d’agronomes. « Ensemble, nous avons prouvé scientifiquement que l’élevage vertueux, tel qu’il a été mené, a contribué à la préservation de l’environnement et des savoir-faire, déclare-t-il. C’est une grande satisfaction à l’heure où l’élevage est attaqué de toute part, où l’agribashing démotive les éleveurs, mais où une partie de nos concitoyens reviennent aux fondamentaux en se réappropriant leur alimentation. Le projet Unesco est un bon vecteur de commu nication. Nous sommes dans les débats sociétaux du moment. »

Anne Bréhier

(1) Autres que pur-sang.

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